Voilà une expression qui me fascine.
Pour sa sonorité, d’abord. Effortlessly chic, ces quatre premières syllabes sifflantes-soufflantes, faussement ondoyantes, puis cette exclamation, cette stridence finale du chic, mot qui claque et qui a le bon goût de brièvement dessiner, sur les visages de ceux qui le prononcent, un sourire.
Pour son sens, ensuite. Être chic, à mes yeux, ce serait déjà le bout du monde, et quant à l’être sans effort, j’ai du mal à comprendre comment on peut. Même les formules supposées les plus éprouvées me semblent difficiles à appliquer. La petite robe noire sans peluches? La chemise blanche sans problème de transparence, épaules trop grandes et bouton du décolleté qui saute? Le trench-coat que je froisse toujours et ne parviens jamais à ceinturer correctement? Jusqu’à l’eye-liner qui tient rarement toute la journée, le chignon qui se transforme en crinière dès onze heures du matin, et le collier dont le fermoir s’obstine à descendre sur le devant. Je ne peux m’empêcher de penser que derrières les radieuses amazones du Sartorialist, il y a surtout beaucoup, beaucoup de réflexion, d’anticipation, d’astuces, de technique, de savoir-faire, d’expérience, d’intendance, bref : de travail.
Et tout ce travail à dépasser, pourtant, d’un renversement de tête, d’un pas de danse hasardeux, d’une détente, d’un doux sourire : d’un abandon tout en légèreté. Effortlessy chic : face à cette expression, je me sens brouillon de fille.
Love this!
Thank you! I’m glad you liked it, because it was pretty tricky to translate!
What a beautiful picture, and thanks so much for the advice!
From Carys of La Ville Inconnue
You’re welcome! I hope you’ll be able to see the exhibition.
Like most pictures featured on my blog, those are drawn by illustrator extraordinaire René Gruau.
Tout à fait d’accord, le concept est aussi difficile à mettre en oeuvre qu’à épeler! Moi je suis souvent effortless, parfois chic, mais rarement les deux en même temps… J’adore ce post, et j’aime toujours autant le ton de ce blog. Hop, dans mes favoris!
Merci! ça faisait tout de même un moment que cette expression m’intriguait, ravie de voir que je n’étais pas la seule!