Je me demandais bien quel film traiter (dur de passer après mon film favori) dans cette seconde édition des « Films de Style ». Je cherchais un film en accord avec mes préoccupations du moment : tournant autour d’une garde-robe d’été, si possible vers la fin des années 50 ou du début des années 60, car j’aime le tour plutôt rafraîchissant que prend la mode pendant ces années là (celle du début des années 50 est bien trop empesée à mon goût). La garde-robe junior arborée par Sue Lyon dans Lolita correspondait parfaitement à cette envie.
Le film, qui comprend assez peu de tenues (les personnes en charge de la garde-robe n’ont même pas droit à un carton à elles au générique), prend quelques libertés avec le roman : l’attirance doublée de fascination d’Humbert Humbert pour les nymphettes y est passé sous silence : il y est simplement un type tombé amoureux d’une jeune fille aussi attirante que capricieuse, belle mais vulgaire. Comme souvent chez Kubrick, je n’y ai aimé aucun des personnages féminins ; j’ai en revanché apprécié les vêtements de l’héroïne, finalement assez au goût du jour. Je me suis prise à penser assez fréquemment à American Apparel, pour les pantalons tailles hautes ou les volumineux jupons de Lolita. La suite après le clic…
I wondered which film could pass after my favorite in this Stylish movies series. I was looking for a film with a summer wardrobe, preferrably around the end of the fifties or the early sixties (I love how fresh the fashion tends to be in these years). Sue Lyon’s junior wardrobe in Lolita was the perfect answer.
There are but few outfits in this film (the people in charge of costumes are not very visible in the credits), which takes some liberties with the novel, not mentioning Humbert’s attraction and fascination for nymphets. He’s just a litterary guy falling for an attractive and capricious teenager, beautiful yet vulgar ; as often with Kubrick, I didn’t like any of the female characters. I enjoyed however Lolita’s clothes : many of them could be worn today, and from the high-waisted trousers to the puffy crinoline, most made me think of American Apparel.
La première (et iconique) apparition de Lolita : chapeau et lunettes de soleil, bikini imprimé, longues jambes et mini-radio. On notera que les lunettes en forme de cœur et la sucette que tout le monde, moi comprise, retient du film n’y figurent pas… Par contre, je rêve d’un maillot ruché sur l’aine. Lolita’s first (and iconic) apparition : sun hat, printed bikini, long legs and small radio. The heart-shaped sunglasses and lollipop everybody (including me) remembers from the poster don’t exist in the film. My favorite detail is the ruchéd bikini bottom.
Retour du chapeau de soleil que Mrs Haze, la mère de Lolita, porte avec beaucoup moins de grâce que sa fille. Celle-ci entretient sa fine taille, mise en valeur par un pantalon taille haute, au hula-hoop. Le sport est en plein revival aux US, et j’avoue que j’en attends avec impatience la déferlante française. Lolita hula-hoops, no wonder she has such a tiny waist. Her high-waisted trousers are perfect to enhance it.
Bal de promo. Habituellement, j’adore la forme du ‘shelf bust’, ce jeu de découpes et de plis destiné à mettre en valeur la poitrine, mais le contraste + les petits noeuds + le rembourrage, ça fait vraiment beaucoup trop. La grâce de Lolita est toujours mâtinée d’une vulgarité certaine. Prom! I usually love the shelf-bust shape, but the contrast + bows + overpadding makes it way too much. As graceful as Lolita is, her grace is always balanced by vulgarity.
Avec sa robe noire à la taille rabaissée, la mystérieuse compagne de Quilty est en comparaison bien sobre. Son bracelet porté au biceps est étonnamment moderne. This stranger is by comparison stunningly sober. Her armband looks very modern among those prom dresses.
On ne peut pas en dire autant de Mrs Haze, dont l’affection pour le motif léopard est une métaphore bien peu subtile de son comportement prédateur envers Humbert Humbert (je ne cracherais pas sur son peignoir, ceci dit). Mrs Haze fondness for the leopard prind is a (not so subtle) metaphor for her predatory behaviour with Humbert Humbert.
On a même droit à un doublé blouse/ceinture. Look! A blouse + belt leopard combo!
Pas très subtil non plus, ce décolleté! Sa profondeur et ses froufrous m’évoquent certains portraits de Marie-Antoinette (Mrs Haze a des prétentions romantico-littéraires). This vast amount of cleavage is not very subtle either. The depth and the ruffles of the neckline remind me of a few of Marie-Anoinette’s portraits (Mrs Haze fancies herself to be quite the romantic/litterary type).
Le charme de la robe-chemise de Lolita, aussi boutonnée qu’ajustée sur son bullet bra est tout autre. Je n’aime pas beaucoup les gros jupons mais je dois admettre qu’associés à une taille aussi fine, ils font de l’effet. Lolita’s shirtdress is much more charming in comparison ; even if it’s buttoned, it enhances her figure (and her bullet bra). I’m not fond of crinolines, but I have to admit this one looks lovely with such a tiny waist.
Imper en vinyle noir et bracelet à breloques, revoici notre inconnue. C’est un personnage muet qui n’a pas vraiment d’influence sur le cours du récit, mais j’aime la façon dont ses vêtements campent le personnage et l’irruption, le grain de sable dans la mécanique qu’elle constitue avec Quilty. Here’s our stranger again, in a black vinyl coat. This character has no lines nor influence on the scenario, yet I love how her clothes make her important.
Revoilà la robe en vichy, portée avec un cardigan et d’escarpins vernis étonnants pour une jeune fille de quatorze ans. Here it is again, worn with a cardigan an pattent pumps I find pretty unusual for a teenager.
Ah, je ne suis pas la seule : un plan spécial fétichistes détaille leurs talons aiguille et leurs bouts pointus. I’m not the only one to have this opinion, it seems. Look at those stilettos and pointy toes!
Spectacle d’école. Avec sa robe en voiles, ses étoiles en carton et son maquillage comme dessiné au charbon, Lolita y hésite plus que jamais entre grâce et vulgarité. School play : a dress made of veil, cardboard stars, and heavy stage make-up.
Une lourde chaîne en sautoir, notre inconnue à frange détonne toujours autant. How unusual could a chain necklace be in 1962?
Ma tenue préférée du film : ballerines, jean retroussé, chemise sans manches. Ce serait aussi la plus facile à porter aujourd’hui. My favorite and probably most timeless outfit.
Tiens, on portait déjà des hoodies avant que ne se généralise l’usage du molletonné! A knitted hoodie! How unusual.
Lolita a gardé son jean retroussé, mais porte une peu flatteuse blouse/vareuse de maternité. Lolita kept her boyish jeans, but now wears a weird blouse. How unflattering maternity wear could be in those years.
Les lunettes qui ornent son minois n’ont rien à envier à celles des hipsters de la fin des années 2000. Wow, her spectacles would be super trendy nowadays!
I loved your analysis of the film and its costumes, I just loved Lolita’s wardrobe throughout that film!
And in answer to your question, yes I did take the photos in the Madame Grés exhibition, you were allowed to take pictures in the Musée Bourdelle.
Thanks for your comment and question! I will definitely be reading your blog from now on, this was the best ‘film fashion’ post I’ve ever read.
From Carys of La Ville Inconnue
Thank you very much Carys! As a former cinema student, I often tend to consider the attention given to a character’s wardrobe as representative of the attention given to the character itself. When the job is well done, it can be a wonderful way to analyze said character.
Thanks for the photo tip as well! I’ll be sure to bring my camera as well as my sketchbook when I’ll go to musée Bourdelle next week.