Film de style : Deux têtes folles – 1964

Je croyais avoir vu tous les films « parisiens » de cette indestructible icône qu’est Audrey Hepburn, aussi ai-je été surprise en remarquant que Deux têtes folles (c’est son titre français) m’avait échappé. Après visionnage, je comprends mieux : même l’illustre Hepburn a tourné des nanars. J’exagère un peu mais tout de même : à la limite du film à sketches _ un auteur et sa secrétaire essaient d’écrire un scénario en trois jours _ assez casse-pieds à suivre, le film m’a semblé plutôt oubliable (sans parler de l’énervante tendance d’Hollywood à coller Hepburn avec des messieurs incompréhensiblement plus âgés)… Pas grave puisqu’on le rappelle : cette rubrique s’intéresse plutôt aux costumes, et notamment ceux qu’a créés pour l’actrice Hubert de Givenchy. 

L’été approchant, je ne résiste pas à partager avec vous ces tenues de plages, et en particulier celui de cette improbable secrétaire en bonnet de bain pailleté et bikini frangé.

Gabrielle, secrétaire pimpante sapée en Givenchy, fait son entrée. Notez la cage jaune pâle, s’accordant parfaitement au vert amande du tailleur.

Comme beaucoup des tenues de Gabrielle, il est taillé dans une étoffe épaisse, avec beaucoup de tenue : surprenant pour un mois de juillet. En revanche, j’aime bien son chapeau, mi-melon, mi-casque d’exploratrice urbaine, assorti aux gants blancs. That material seems quite thick for Paris in July – but look at this cute round hat!

En face, Dick est nettement plus débraillé.

Ça alors! C’est Marlène Dietrich! On ignore si son tailleur, assorti à la Bentley est aussi un Givenchy.

Robe à petit col et capeline : la Gabrielle de fiction semble aussi sage que son alter ego « réel ».

Tiens! Pas tant que ça : la caméra nous révèle un surprenant décolleté dorsal. Unless..? Yes, that’s a nice draped neckline!

Oh! Tony Curtis! Sweat, lunettes de soleil et gants de scooter : le parfait attirail du minet.

Gabrielle commence à se relaxer au contact de son employeur et tombe la veste, révélant une blouse simplissime. En revanche, son chignon extra-bombé est inchangé. Avec son pli creux et ses poches à rabats, cette jupe me donne toujours l’impression d’être portée à l’envers!

La tenue d’aviatrice : un classique incontournable.

Le temps fraîchit, mais plutôt que de remettre sa veste, elle enfile un des cardigans de Rick, qui semble aimer les mailles texturées.

Même cheveux défaits, le crâne de Gabrielle est toujours aussi sphérique.

Une tenue de nuit spectaculaire qui m’en rappelle d’autres. Les robes de chambre étaient vraiment comme ça à l’époque, ou bien était-ce seulement pour le cinéma?

Cette robe de jour semble aussi épaisse que le tailleur de la veille (et chaude, pour un 13 juillet!).

Néanmoins, je trouve cette silhouette très jolie.

Et j’avoue, j’ai un faible pour les pantoufles brodées, même portées avec des chaussettes blanches.

En revanche, je ne suis pas pressée que ce style de polo redevienne dans le vent.

Retour sur la robe orange et son sensuel décolleté dorsal. Evidemment, j’approuve…

Une scène de bain moussant terriblement hollywoodienne _ cette coiffure est incroyable.

Et la non moins hollywoodienne soirée déguisée sur la tour Eiffel. Hepburn porte presque aussi bien les chapeaux de princesse que les chignons géants.

Je trouve cette robe graphique tout à fait élégante. Sans le chapeau, je la verrais bien en grande robe du soir.

Retour à la « vraie vie » et au style pimpant et ultra-structuré de Gabrielle : robe de laine assortie à la pochette et au drôle de petit noeud-boîte surmontant le chignon géant, gants blancs. Une chic fille légèrement over-the-top : une américaine à Paris, en somme.