Film de style : Lolita – 1997


Après le cru 1962, il semblait logique de faire du Lolita d’Adrian Lyme mon prochain « film de style ». Malgré quelques faiblesses (quelques séquences bien trop hamiltoniennes pour ne pas faire cliché, ou celles, grotesques, de la parano d’Humbert et de la mort de Quilty), il m’a davantage plu que celui de Kubrick (hé oui!). Il a l’intelligence de situer le film dans le contexte d’origine du livre, celui de la fin des années 40, où s’ébauche l’Amérique rutilante des drugstores, des Buicks et des Ice cream sodas. Sur la route parcourant les infinis paysages américains, de motel en station service, on imagine volontiers Humbert et Lolita croisant un instant Jack Kerouac.

Cette époque influence aussi le statut (et le look) de Lolita : l’adolescence n’a pas encore l’importance qu’elle prendra au tournant des années 60, et l’allure de la Lolita campée par Dominique Swain alterne perpétuellement entre gamine et femme fatale. Et puis, autant l’avouer : j’ai un faible pour la mode années 40, et pour Jeremy Irons. La suite ici

After the 1962 movie, it seemed fair to write aboute the 1997 adaptation of Lolita by Adrian Lyme. Despite a few flaws (some parts remind me too much of John Hamilton’s photography, the paranoïa and the murder of Quilty are not far from grotesque), I preferred this adaptation to Kubrick’s one (I disappoint myself on this one). More faithful to the novel, the movie takes place in the end of the forties, which is much more interesting in regard of Lolita’s status, since teenagehood is very different from what it is in the beginning of the sixties in the Kubrick movie. Dominique Swain’s Lolita is not exactly a teenager : her allure perpetually hesitates between simply childish and much more womanly features. And oh well : I do have a weakness for forties fashion and prints, and for  Jeremy Irons.

Comme de juste, le film s’ouvre après le générique sur un flashback remontant aux origines de l’obsession d’Humbert pour les nymphettes : l’amour de son tout début d’adolescence : très hamiltonien et plutôt cheesy. The film begins with a flashback explaining Humbert’s obsession with nymhets. This looks a bit like John Hamilton’s pictures and is rather cheesy, to me.


Mais au moins, on a droit à de chouettes bloomers : broderie anglaise et rubans. Anyway, nice bloomers!

Retour aux années 40 : rencontre de Charlotte Haze (Melanie Griffith), la désordonnée mais coquette mère de Lolita. Victory rolls, épaulettes, imprimé fleuri, décolleté en forme de coeur, bracelets à breloques et péplum : une femme de son temps. But let’s meet Mrs Haze (Melanie Griffith) : with her victory rolls, charm bracelets, shoulder pads, sweetheart necline and peplum floral dress, she looks like a vintage pattern illustration.

Dépourvue de tout chichi, la première apparition de Lolita n’en est que plus frappante. This makes Lolita’s first appearance all the more striking.

Le gros plan révélant l’appareil dentaire se charge de casser l’érotisme du plan précédent. Braces!

Grand pyjama et bigoudis de chiffons : une enfant. Big pajamas and rag curls : a child.

Robe imprimée ajustée et légèrement décolletée : une femme. Printed, fitted dress with a neckline : a woman.

Génération montante et génération descendante : le détail des boutons rouges sur le vichy bleu a quelque chose d’enfantin, qui contraste de beaucoup avec la mise impeccablement soignée de Mrs Haze. The red buttons on the back of the gingham Dorothy dress looks very childish. On the other hand, Mrs Haze looks impeccable.

Sur la balancelle : Mrs Haze et Lolita portent la même teinte de rouge à lèvres. Did you notice? they wear the same shade of lipstick.

Pourtant, à la façon dont Lolita gesticule au son de la musique dans son ensemble bouffant, difficile de la prendre pour une adulte! Yet, the way Lolita jumps in her puffy ensemble, it’s hard to call her an adult!

Séquence de baignade. Cet article a plutôt pour but de rassembler des inspirations pour une garde-robe féminine, mais Humbert est également très élégant. Mrs Haze semble toujours arborer la bonne panoplie. This post is rather about feminine outfits, but I realy like Humbert’s looks too. Mrs Haze looks very prim, but there’s something fussy about wearing such a pretty ensemble just to go to the river, don’t you think?

Boucles à moitié défaites et visage furieux, je crois que c’est la seule séquence où je la trouve véritablement adolescente. I think this is the only moment when I find that Lolita looks like a teenager.

Tresses, ensemble de marin et soquettes : difficile de faire tenue plus enfantine. What could look more childish than a sailor playsuit with white socks?
Et pourtant : ce dos nu a quelque chose de très sensuel. Yet this bare back looks rather sensual.

Cheveux relevés, rouge à lèvres et blouse brodée fermée par de petits boutons recouverts : l’une de mes tenues préférées, et l’une des plus féminines. One of my favorite outfits and one of her most feminine : a lovely hairdo, red lips and this charming embroidered blouse, with black covered buttons.

Cette tenue de tennis ressemble presque à de la lingerie. This tennis outfit looks almost like lingerie.

En comparaison, Humbert semble d’ailleurs terriblement habillé, malgré une mise assez relax. C’est assez flatteur, la taille haute. High waisted trousers are pretty flattering for men, don’t you think?

Rentrée des classes et uniforme. Notez le passepoil rayé. Lolita in uniform : look : striped piping!

Chassez le naturel, il revient au galop.

Une autre de mes tenues préférées, à peine visible : la robe imprimée portée sous un gilet brodé _ Lolita me donnerait presque envie d’apprendre la broderie. It’s barely visible, but it’s one of my favorite outfits : the printed dress from the beginning, worn with an embroidered cardigan.

Encore un haut court et bouffant. J’aime énormément le mélange d’imprimés entre les fleurs et les carreaux de la couverture. Yet another cropped peasant top.

Ce short à pont dévoile insolemment le nombril (le bikini, qui vient d’être inventé en France fait scandale pour ce même motif). A belly button! I love these nautical shorts.

Comme dans le film de 1962, les vêtements de grossesse y sont terriblement peu flatteurs. Mais si la tenue et les lunettes de Lolita l’enlaidissent incontestablement, je la trouve toujours aussi botticellienne. A not-so-attractive Lolita in maternity wear. Her glasses look dreadful, yet she still looks like Botticelli’s « russet Venus », just like in the book.

2 Comments

    1. Tant mieux! J’imagine que c’est de meilleur goût de préférer le film de Kubrick, mais cette Lolita correspond vraiment à celle que j’imaginais en lisant le roman quand j’étais ado. Par contre, mon prochain « film de style » est un nanar fini!

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