Morceaux choisis – 3

 

Je regarde beaucoup trop de séries pour mon propre bien. Non que je ne fasse que les regarder ; au contraire, en règle générale, une série m’occupe juste assez l’esprit pour me tenir compagnie pendant que je couds, sans trop me distraire de mon ouvrage. Il n’empêche qu’au bout du compte, ça fait beaucoup de temps consacré aux écrans, tout ça : mon temps de série excède désormais mon temps de lecture. Ça n’a l’air de rien dit comme ça, mais pour moi, admettre cette vérité revient à sacrément questionner mon identité !

S’il m’est déjà arrivé de regarder des âneries, ma nouvelle addiction m’a également fait découvrir quelques perles que le retour chagrin de l’automne, qui m’invite au toujours à buller sous une couverture, une tasse fumante à la main, m’a donné l’envie de partager ici …

  • Ça ne surprendra personne d’apprendre que j’aime les séries rétro. Un peu moins connue que Mad men ou Downton Abbey, Call the midwife relate la vie de jeunes sages femmes et de sœurs hospitalières, au cœur du quartier le plus pauvre de Londres, Poplar, dans les années 50. La mode n’y est pas aussi inspirante que celle des deux séries précédemment citées, les bons sentiments y abondent et les accouchements y sont remarquablement rapides, mais l’aspect documentaire la rend, je trouve, particulièrement intéressante.

 

  • À l’opposé du côté « quotidien » de Call the midwife, Miss Fisher murder mysteries paraît presque burlesque : richissime détective, l’honorable miss Fisher est une miss Marple qui aurait avalé un James Bond, tout en parcourant l’Australie, parée d’une garde-robe de rêve. Si ce pitch ne vous convainc toujours pas, Stella Polaris lui consacre un très bon article !

 

  • Celle-ci, j’avoue que je ne la regarde pas en cousant : Penny dreadful est beaucoup trop bien écrite, trop bien interprétée (les acteurs, Eva Green en tête, sont épatants) et trop bien réalisée pour cela. Je trouve que l’univers ré-interprète certains thèmes (en gros : tout ce que vous pouvez trouver dans un roman/feuilleton/pièce gothique de plus ou moins bonne qualité) initiés par la littérature et parfois usés jusqu’à la corde par le cinéma ou la télévision sur un mode vraiment frais et bien étoffé. Pour aller plus loin, Den of geeks propose plusieurs articles sur l’univers de la série et ses références littéraires (Il y en a plein d’autres passionnants, mais je n’aimerais pas vous spoiler si vous n’en avez encore rien vu …

 

  • En revanche, Nashville est un véritable soap que je mets en bruit de fond – les altermoiements sentimentaux de stars de la country music de me demandant généralement pas trop d’attention. Mais la série a d’autres atouts, à commencer par ses interprètes (comme l’opulente Connie Britton, déjà sensationnelle dans Friday night lights). Et puis, surtout, il y a de la country, avec de bons interprètes comme l’attachante Clare Bowen. Et des stars de la country. Habillées comme des stars de la country, c’est à dire avec du doré, des paillettes, des strass, des froufrous et des santiags. Autant vous dire que mon sage penchant pour le BCBG en a pris un coup : je tiens cette série pour responsable de l’achat d’un tambourin, de boots python-truite et d’un perfecto doré (à hauteur de 50% pour ce dernier, Mick Jagger étant responsable de l’autre moitié).

 

  • Une autre série qui a sur moi d’étranges influences vestimentaires et musicales : Steven universe est un dessin animé que je vous recommande au moins aussi chaudement que Penny dreadful. Elle s’adresse en priorité aux enfants, mais elle est si bien écrite (je vous recommande l’article dythyrambique de Mirion Malle à ce sujet) que je me suis énormément attachée aux personnages et la suis désormais avec plaisir. Depuis que j’ai commencé à la regarder, je fredonne sans cesse les excellentes chansons (dont beaucoup sont interprétées au ukulele, comme le super générique) et ai encore agrandi ma collection de vêtements étoilés (Steven et ses amies les Crystal Gems _ dont je rêve secrètement de faire partie_ en portent tous).

 

  • Si toutes ces séries sont encore en cours, je ne résiste pas à une petite promenade du côté du cimetières des séries disparues, en rendant hommage aux Borgias (ces acteurs ! cette photo ! ces costumes !), à Scrubs (John Dorian est l’un de mes personnages de série préférés), à Parks & recreations (une série dont je n’arrive jamais à savoir si elle est parfaitement absurde ou terriblement pertinente) et au bien moins célèbre Bunheads (dont la créatrice, Amy Sherman-Palladino, arrive à vous faire croire à ses adorables petits villages américains où tout le monde maîtrise l’art de la réplique bien envoyée). Si la déprime vous gagne un de ces dimanche après-midi, vous pouvez y aller les yeux fermés. Ou plutôt ouverts, j’imagine.

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